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Politique

Kaïs Saïed : Une Réélection Monumentale au Coeur d’une Crise Économique et Politique en Tunisie

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Le président tunisien et candidat à la réélection Kais Saied rejoint ses partisans après l'annonce des résultats provisoires des élections présidentielles, dans la capitale Tunis, Tunisie, dimanche 6 octobre 2024. (AP Photo/Anis Mili)

Kaïs Saïed a été réélu président de la Tunisie avec un score impressionnant de 90,69 % lors d’une élection marquée par une participation historiquement faible de 28,8 %, le plus bas depuis 2011. Ce scrutin, qui s’est tenu le 6 octobre, est perçu comme un événement « verrouillé », où les candidats sérieux ont été écartés, laissant Saïed face à deux adversaires peu connus et affaiblis.

Résultats de l’élection

L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a annoncé les résultats officiels le 7 octobre. Kaïs Saïed a obtenu les suffrages de plus de 2,4 millions d’électeurs sur 9,7 millions d’inscrits. Ses deux concurrents, Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui, ont respectivement récolté 7,35 % et 1,97 % des voix. Ce score dépasse légèrement les prévisions d’un sondage réalisé par un institut privé qui créditait Saïed de 89,2 %[1][2].

Un contexte électoral controversé

Cette élection a été marquée par l’absence de débats et de campagnes significatives. Plusieurs candidats potentiels ont été empêchés de participer, dont certains emprisonnés peu avant le scrutin. Cette situation a conduit à des accusations de dérive autoritaire à l’encontre du président sortant. Les critiques soulignent que la légitimité du scrutin est entachée par ces exclusions et par le faible taux de participation[3][4].

Réactions et célébrations

Malgré ces controverses, des centaines de partisans de Saïed ont célébré sa victoire dans les rues de Tunis, klaxonnant et chantant des slogans tels que « le peuple réclame Kaïs à nouveau ». Saïed lui-même a promis de poursuivre la « Révolution de 2011 » et a déclaré vouloir bâtir un pays « nettoyé des corrompus et des complots »[2][5].

Défis à venir

Le nouveau mandat de Saïed s’annonce difficile. La Tunisie est confrontée à une crise économique sévère, avec un chômage à 16 %, une inflation atteignant 6,7 %, et un déficit commercial alarmant. Le président devra également faire face à un taux d’abstention record qui révèle un désenchantement croissant parmi la population, en particulier chez les jeunes électeurs. Moins de 6 % des électeurs âgés de moins de 35 ans se sont rendus aux urnes[3][4].

Perspectives politiques

Les experts s’interrogent sur l’avenir politique du pays sous la présidence de Saïed. Son approche anti-establishment continue d’attirer une partie significative de la population, mais son incapacité à résoudre les problèmes économiques pourrait miner son soutien à long terme. De plus, son discours virulent contre ceux qu’il qualifie de « corrompus » pourrait entraîner une intensification des répressions contre les opposants politiques[4][5].

Bien que Kaïs Saïed ait remporté une victoire écrasante sur le papier, les conditions entourant cette élection soulèvent des questions cruciales sur la démocratie en Tunisie et sa capacité à répondre aux attentes d’une population en quête de changement. Le chemin vers son second mandat sera semé d’embûches tant sur le plan économique que social.

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