Politique
Liste des femmes tunisiennes emprisonnées pour leurs opinions

La situation des femmes tunisiennes en prison est devenue un sujet de préoccupation majeure, mettant en lumière les défis auxquels elles font face dans un contexte politique tendu. Plusieurs militantes, avocates et journalistes sont actuellement incarcérées, souvent pour des motifs jugés arbitraires. Voici un aperçu de quelques-unes de ces femmes et de leurs histoires.
Femmes emprisonnées
Cherifa Riahi
Ancienne directrice de l’association “”Terre d’asile Tunisie””, Cherifa Riahi a été arrêtée le 7 mai 2024 dans le cadre d’une enquête sur des accusations de blanchiment d’argent et de mauvaise gestion. Son arrestation a suscité une vague de soutien sur les réseaux sociaux, dénonçant la séparation de cette militante de son bébé de deux mois. Les accusations portées contre elle sont perçues comme une tentative de répression à l’encontre des défenseurs des droits des migrants en Tunisie.
Saadia Mosbah
Militante antiraciste et présidente de l’association “Mnemty””, Saadia Mosbah a également été arrêtée en mai 2024 pour des accusations similaires à celles de Riahi. Son engagement pour les droits des migrants a fait d’elle une cible dans un climat politique hostile, où les voix critiques sont souvent réduites au silence.
Sihem Ben Sedrine
Est une figure emblématique des droits humains en Tunisie, actuellement incarcérée dans un contexte politique tendu. Ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), elle a été arrêtée le 1er août 2024, accusée de falsification et d’abus de pouvoir en lien avec son travail sur les violations des droits humains durant la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali.
Sonia Dahmani
Avocate et militante, Sonia Dahmani a été condamnée à un an de prison pour diffamation envers des personnalités politiques. Son cas illustre la répression croissante contre les avocats qui osent défendre les droits humains ou critiquer le régime en place[5].
Chaima Issa
Activiste, Chaima Issa est détenue depuis le 22 février 2023 pour avoir eu des contacts avec une diplomate étrangère. Son arrestation est perçue comme une attaque directe contre la liberté d’expression et les relations internationales[5].
Chadha Hadj Mbarek
Militante politique, Chadha Hadj Mbarek fait également partie des femmes emprisonnées dans ce contexte répressif. Son engagement pour la démocratie et les droits civiques lui a valu d’être ciblée par le régime actuel.
Leila Kallel
Membre d’associations féministes, Leila Kallel est une autre figure emblématique incarcérée en raison de son activisme. Elle représente la lutte pour les droits des femmes dans un pays où ces droits sont souvent remis en question.
Mariem Sassi
Militante politique engagée, Mariem Sassi est également emprisonnée, soulignant l’ampleur de la répression qui touche les femmes actives sur la scène politique tunisienne.
Abir Moussi
Politicienne et présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi a été arrêtée pour ses critiques virulentes contre le régime de Kaïs Saïed, illustrant comment même les figures politiques peuvent être ciblées sous prétexte de sécurité nationale.
Autres cas notables
D’autres femmes comme Sihem Mrabet, Chaima Mansour, Amel Melki et Donia Somrani ont également été condamnées à cinq ans de prison pour atteinte aux bonnes mœurs, ce qui soulève des questions sur l’utilisation abusive du droit pénal pour réprimer la dissidence.
Contexte politique
Depuis l’accession au pouvoir de Kaïs Saïed en juillet 2021, la Tunisie a connu une dérive autoritaire marquée par la répression systématique des voix dissidentes. Les arrestations ciblent souvent des femmes qui s’opposent aux politiques du gouvernement ou qui défendent les droits humains. Le climat politique est devenu hostile aux ONG et aux militants qui œuvrent pour la protection des droits civiques, entraînant une criminalisation croissante de l’activisme.
Les accusations portées contre ces femmes varient entre diffamation, atteinte à la sûreté de l’État et blanchiment d’argent, souvent sans preuves tangibles. Cette situation met en lumière non seulement les défis auxquels font face ces militantes, mais aussi la nécessité d’une vigilance accrue concernant les droits humains en Tunisie.
La détention de ces femmes tunisiennes est symptomatique d’un climat politique répressif où les voix féminines sont particulièrement visées. Alors que ces militantes continuent leur lutte pour la justice et l’égalité, il est essentiel que la communauté internationale prenne conscience de leur situation et soutienne leurs efforts pour garantir les droits fondamentaux en Tunisie.

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