Kamal Akrout
Kamel Akrout, l’ex-amiral qui rêve de Carthage

Communiqué de Kamel Akrout
Mes sœurs et frères, enfants libres de la Tunisie,
Noble peuple tunisien, où que vous soyez,
Notre pays a connu de nombreux bouleversements ces dernières années. Nous avons vécu des moments de fierté qui nous ont permis de relever la tête parmi les nations, mais aussi des revers et des crises qui ont semé le doute dans l’esprit de beaucoup.
Toutes ces expériences et déceptions vécues ensemble n’ont en rien changé notre foi en la capacité de notre peuple à surmonter les difficultés et à dépasser les épreuves, afin de s’ouvrir une nouvelle voie vers le progrès et l’épanouissement. Sa force réside dans son unité et sa cohésion, ainsi que dans la fidélité de ses enfants qui s’accrochent à leur patrie et sont déterminés à ne pas la laisser comme une proie facile aux mains des convoiteurs ou des saboteurs.
Il ne fait aucun doute que nous vivons aujourd’hui l’une des périodes les plus sensibles de l’histoire moderne de la Tunisie. Nous constatons des dérives et des affrontements à travers l’investissement dans la division et l’incitation, la montée des discours de haine et le niveau de violence, auxquels s’ajoutent des crises économiques et sociales successives sans qu’aucun signe de déblocage ne se profile à l’horizon. Cela nous pousse à nous inspirer du cri du leader de la jeunesse tunisienne, Ali Belhouane, pour dire avec lui : « Assez de cette absurdité, le pays est malade et ce n’est pas en buvant de l’eau que la fièvre s’éteindra ».
La sécurité s’est détériorée, la corruption s’est aggravée et la pauvreté s’est installée. Notre peuple a enduré la médiocrité sous toutes ses formes au fil des ans. Au lieu de voir arriver la réforme tant attendue, la situation s’est aggravée, les perspectives se sont rétrécies, la réputation de la Tunisie s’est dégradée et sa diplomatie s’est égarée. Nos meilleurs jeunes ont perdu espoir en leur patrie et l’ont quittée, soit en émigrant aux quatre coins du monde, soit en se jetant dans les abîmes de la mer.
Je m’adresse à vous aujourd’hui, non seulement en mon humble nom, mais aussi au nom d’un groupe de personnes conscientes de la gravité du moment, confiantes en notre capacité à le surmonter et rêvant de retrouver l’espoir et de construire l’avenir.
Je vous parle au nom des femmes et des hommes de Tunisie, et particulièrement de sa jeunesse, qui cherchent à restaurer les valeurs du travail, de l’égalité et de l’ordre, et qui s’efforcent de soulager les souffrances des pauvres et des marginalisés.
Assez de cette absurdité, car le pays est malade et ne peut plus supporter. Ce n’est pas en tissant des complots et des batailles illusoires, en limitant les libertés ou en jetant les penseurs et les leaders d’opinion en prison que la maladie disparaîtra.
Notre pays a besoin d’un nouveau souffle, de quelqu’un qui puisse réparer les fissures et les rancœurs creusées pour le réunifier à nouveau, pour rassembler toutes nos ressources dispersées et nos compétences négligées ou exilées, et pour faire appel à la sagesse, à la logique, à la sincérité et à l’honnêteté dans la gestion des affaires publiques. Nous avons besoin d’une période de travail et de construction, avec sérieux et confiance. Nous en avons assez vécu de médiocrité et de manipulation politique.
Tunisiennes et Tunisiens,
Je mets entre vos mains les grandes lignes d’un projet, ou plutôt du plan stratégique « Carthage 2050 », qui incarne une vision, et je m’engage envers vous, si j’obtiens votre confiance :
Premièrement, à appliquer la loi de manière équitable, en tenant compte de la réforme et de la restitution des droits sans vengeance. Une loi qui s’applique à tous et qui tient responsable quiconque a commis des erreurs, dans le cadre d’une justice au-dessus de tout soupçon, sans fabrication, sélection ou revanche, avec un système judiciaire réformé pour assurer sa véritable indépendance et lui donner les outils pour tirer les leçons des erreurs du passé et se corriger s’il s’écarte du droit chemin.
Deuxièmement, à réaliser simultanément une réconciliation économique et politique qui mette fin au climat de rancœur, contribue à assainir l’atmosphère et établisse des règles pour l’avenir du travail politique en Tunisie, afin que les postes nationaux ne deviennent plus une convoitise pour les arrivistes, les opportunistes, les aventuriers et les incompétents. Nous travaillerons sérieusement à réformer le système politique dans toutes ses composantes afin que la jeunesse tunisienne trouve un domaine pour exercer le pouvoir, prendre le relais et conduire le pays vers un avenir meilleur.
Troisièmement, à investir dans l’économie de la connaissance pour ce qu’elle représente comme force compétitive à travers des produits et services à haute valeur ajoutée, la création de nouveaux emplois, l’augmentation de la productivité, l’amélioration de la qualité de vie et la réduction de la pression sur les ressources naturelles.
Quatrièmement, à construire un système éducatif solide qui investit dans l’être humain, se concentre sur les compétences de pensée critique et de créativité, et encourage l’apprentissage, la formation professionnelle et la formation continue.
Cinquièmement, à développer l’infrastructure numérique, étendre les réseaux Internet, numériser l’administration et fournir largement des services de technologie de l’information à tous.
Sixièmement, à aider les classes défavorisées et améliorer leur pouvoir d’achat en organisant les prix, en soutenant les revenus des citoyens, en mettant en place des programmes de soutien au logement, des aides à l’éducation et à la santé, et en améliorant les opportunités d’emploi.
Il est important de noter que l’aide aux classes défavorisées et l’amélioration de leur pouvoir d’achat ne doivent pas être des solutions temporaires, mais doivent aussi être des politiques à long terme visant le développement durable et la justice sociale, garantissant une vie digne pour tous les citoyens.
Septièmement, à préserver les créateurs de richesse, hommes d’affaires et investisseurs, en créant un environnement sûr et stimulant qui les encourage à investir et à innover. Cela se fera par l’adoption de législations claires et facilitatrices qui simplifient les procédures d’investissement, garantissent les droits des investisseurs, luttent contre la corruption et assurent la transparence dans les transactions. Cela se fera également par le soutien aux start-ups, l’amélioration des infrastructures, la fourniture de services de transport, d’énergie et de communication, et par une politique monétaire stable qui maintient la stabilité du taux de change du dinar tunisien par rapport aux devises étrangères, empêche l’inflation et réduit progressivement l’écart jusqu’à ce que le dinar tunisien retrouve sa valeur.
Huitièmement, notre projet a abordé le développement de l’agriculture comme l’une de nos priorités. Le projet comprend également des solutions aux problèmes d’irrigation, de dégradation des terres agricoles et des forêts, ainsi qu’à l’impact des facteurs climatiques et environnementaux sur le secteur.
Neuvièmement, en ce qui concerne la réforme du secteur public comme la santé, il sera modernisé et restructuré pour devenir un secteur qui fournit des services respectables aux citoyens, passant d’un domaine qui pèse sur le budget de l’État à une source de profit et d’absorption du chômage.
Dixièmement, travailler à l’élaboration d’un système fiscal équitable, qui réduit la pression et cherche à élargir l’assiette fiscale en intégrant de larges segments qui opèrent dans le marché parallèle, et en leur fournissant les mécanismes nécessaires pour entrer dans le cycle économique et être soumis à l’impôt, ce qui permettra au pays de récupérer des revenus fiscaux perdus.
La prochaine phase sera confiée aux compétents parmi les fils et filles exceptionnels de la Tunisie, qui travailleront à mettre en œuvre un programme conçu pour sauver la Tunisie de ses impasses économiques et sociales complexes et restaurer son rayonnement parmi les nations. Ils ont la capacité et les connaissances qui permettront de réaliser des succès rapides, ramenant l’espoir dans les cœurs et remobilisant toutes les ressources du pays pour reconstruire ce qui a été détruit et aller de l’avant pour rattraper le temps perdu. La porte sera toujours ouverte pour accueillir toute compétence qui sert le pays, tant que c’est dans l’intérêt de la Tunisie, afin que l’intelligence tunisienne redevienne notre plus importante richesse nationale et ce dont nous sommes le plus fiers.
Je compte sur votre soutien et je vous exhorte à vous joindre à une marche fondée sur l’unité, la réforme et la construction.
Qui est Kamel Akrout?
Kamel Akrout, ancien premier conseiller à la sécurité nationale du président, Béji Caïd Essebsi, veut emboîter le pas à son défunt ex-patron. En endossant l’habit présidentiel après l’uniforme militaire.

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