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Politique

Procès fictif, vraies injustices : Bochra Belhaj Hmida dénonce les dérives judiciaires

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Mercredi dernier, au siège de la LTDH, une audience pas comme les autres a résonné. Pas de juges en robe noire, pas de verdict définitif, mais un procès fictif organisé pour dénoncer une réalité bien sombre : celle des droits bafoués dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État ». Parmi les voix qui ont rompu le silence, celle de Bochra Belhaj Hmida, ancienne présidente de l’ATFD et avocate de renom, a marqué les esprits.

Trois raisons pour un long silence

« Je me suis tue longtemps. » Ces mots, prononcés avec une gravité palpable, ouvrent son témoignage. Elle énumère les raisons de son mutisme : le choc d’être accusée de terrorisme, elle, une femme engagée depuis des décennies pour les droits humains ; le besoin de prendre du recul sur son parcours ; et surtout, le respect contraint de l’interdiction imposée par le tribunal. Mais aujourd’hui, la parole se libère. Face à une salle attentive, elle démonte pièce par pièce l’accusation. « Cette affaire est vide. Aucune preuve, aucun fait concret. » Son dossier ? Six lignes. Deux éléments : une décoration française, reçue comme des centaines d’autres Tunisiens, et des échanges anodins avec la militante Chaïma Issa. « Rien qui ne puisse nuire à l’État », insiste-t-elle, le regard ferme.

Exil ou prison : le choix impossible

Son départ de Tunisie n’a pas été un abandon, mais une nécessité. « Ils avaient une liste de gens à éliminer. Ils ont fabriqué une affaire. » La peur d’une incarcération injuste l’a poussée à l’exil. Pourtant, malgré la distance, elle refuse de se taire. « Je n’ai rien fait. Je suis libre dans mes opinions, mais je dois être jugée sur mes actes. » Elle évoque aussi l’incohérence judiciaire : innocentée dans un premier temps, puis inexplicablement replacée sur la liste des accusés. « Où est l’indépendance de la justice ? »

Le vrai complot, selon elle

Sa voix se fait plus grave. Le véritable danger pour la Tunisie, ce ne sont pas les prétendus conspirateurs, mais ceux qui, selon elle, instrumentalisent la justice pour diviser et affaiblir le pays. « Le vrai complot, c’est celui qui détruit l’État de l’intérieur. » Dans la salle, les applaudissements crépitent. Son discours, teinté de colère mais aussi d’une détermination intacte, résonne comme un appel à ne pas baisser les bras. Loin des prétoires, c’est désormais devant l’opinion publique qu’elle compte mener son combat.

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