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Arrestation musclée d’une avocate et chroniqueuse

Les forces de sécurité ont pris d’assaut samedi soir la Maison de l’avocat à Tunis et arrêté Sonia Dahmani, une avocate et chroniqueuse qui faisait l’objet d’un mandat d’amener de la justice après des propos sarcastiques sur la situation du pays, selon ses avocats.

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Les forces de sécurité ont pris d’assaut samedi soir la Maison de l’avocat à Tunis et arrêté Sonia Dahmani, une avocate et chroniqueuse qui faisait l’objet d’un mandat d’amener de la justice après des propos sarcastiques sur la situation du pays, selon ses avocats.

«Assaut de la police contre la Maison de l’avocat», situé en face du palais de justice de Tunis, «des avocats agressés et enlèvement de la collègue Sonia Dahmani (conduite) vers un lieu inconnu», a indiqué Dalila Msaddek, membre de son équipe de défense sur Facebook. Islam Hamza, membre aussi de l’équipe de défense, a confirmé à l’AFP «l’arrestation de Mme Dahmani par des policiers».

Mardi, lors d’une émission de télévision, Sonia Dahmani a lancé d’une façon ironique «de quel pays extraordinaire parle-t-on?», en réponse à un autre chroniqueur qui venait d’affirmer que les migrants venus de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, cherchaient à s’installer en Tunisie. Cette déclaration a été jugée par certains utilisateurs sur les réseaux sociaux comme «dégradante» pour l’image de la Tunisie.

Une enquête pour «diffusion de fausses informations»
Jeudi, Sonia Dahmani avait reçu une convocation, à laquelle elle n’a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d’instruction sans que les motifs ne soit précisés, selon Me Msaddek. Sonia Dahmani avait expliqué à la presse qu’elle refusait de se présenter devant la justice «sans connaître les raisons de cette convocation». En raison de son absence, le juge d’instruction chargé de cette affaire a émis un mandat d’amener à son encontre.

Selon des médias, Sonia Dahmani fait l’objet d’une enquête notamment pour diffusion de «fausses informations dans le but de porter atteinte à la sûreté publique» et «incitation à un discours de la haine», en vertu du décret-loi 54.

Ce décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit jusqu’à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d’information et de communication pour «rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (…) dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique». En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à Kais Saied ont fait l’objet de poursuites sur la base de ce texte, selon le Syndicat national des journalistes.

(AFP)

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