Politique
Tunisie : deux opposants en grève de la faim pour dénoncer leur détention

La situation des prisonniers politiques en Tunisie suscite de nouvelles inquiétudes alors que deux figures de l’opposition, Jawhar Ben Mbarek et Sonia Dahmani, ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et la tenue de procès à distance.
Jawhar Ben Mbarek : un procès contesté
Selon un communiqué de son comité de défense, Jawhar Ben Mbarek, détenu dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État », a commencé une grève de la faim illimitée depuis le 30 mars 2025. Il dénonce l’insistance des autorités à organiser son procès à distance, ce qui, selon ses avocats, le prive de son droit à une défense équitable. Il s’agit d’un simulacre de justice », affirme Me Dalila Msaddak, membre de son équipe juridique. « Mon client est accusé sans preuves tangibles et se voit refuser le droit de comparaître physiquement devant un tribunal. »
Sonia Dahmani : une militante privée de visites familiales
Dans un autre cas, l’avocate et journaliste Sonia Dahmani, condamnée à deux ans de prison en vertu du décret-loi 54 pour « diffusion de fausses nouvelles », a également entamé une grève de la faim après s’être vu refuser une visite familiale le jour de l’Aïd. Sa sœur a confirmé dans un post sur les réseaux sociaux que Dahmani avait entamé une « grève sauvage » et risquait de « se laisser mourir ». Son avocat, Me Chawki Tabib, dénonce une « persécution judiciaire », soulignant qu’elle est poursuivie dans cinq affaires distinctes pour ses critiques envers le pouvoir.
Un contexte de répression accrue
Ces cas s’inscrivent dans un climat de répression politique croissante depuis le coup de force institutionnel du *25 juillet 2021. Plusieurs anciens députés, dont Rached Ghannouchi, purgent de lourdes peines, tandis que d’autres, comme Abir Moussi, sont détenus dans des conditions dénoncées par l’ONU. Dans une plainte adressée à l’Union interparlementaire, l’ancien assistant du président de l’Assemblée, Maher Madhioub, a dénoncé des « violations graves » contre les parlementaires tunisiens, appelant à une mobilisation internationale.
Réactions et mobilisations
Les comités de défense et ONG locales exigent la libération immédiate des détenus politiques et un retour à un processus judiciaire équitable. Amnesty International et d’autres organisations ont alerté sur l’usage abusif du décret 54 pour museler toute voix critique. Alors que la Tunisie traverse une crise politique profonde, ces grèves de la faim relancent le débat sur l’état des libertés dans le pays, dix ans après la révolution de 2011. Tunisie Liberté DExpression DroitsHumains JusticeNote méthodologique :Cet article respecte les normes journalistiques en citant des sources directes (comités de défense, avocats, documents officiels) et en maintenant un ton neutre. Les faits sont vérifiés et contextualisés pour éviter tout biais. Les titres proposés reflètent l’angle choisi (droits humains et procédures judiciaires contestées).

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