Culture
Tunisie : une mobilisation citoyenne pour exiger la libération des militants tunisiens détenus par Israël
TUNIS – Le jeudi 2 octobre 2025, une foule de jeunes Tunisiens et de membres de la communauté locale s’est rassemblée sur l’avenue Habib Bourguiba, principale et emblématique artère de la capitale tunisienne. Cette action, organisée rapidement, fait suite à l’interception par les forces israéliennes d’un convoi d’aide international en Méditerranée et à l’arrestation de plusieurs activistes, dont un certain nombre de Tunisiens.
Un élan de solidarité international
Ce qui a déclenché cette colère, c’est l’opération menée par la marine israélienne contre « l’Escadron de la Persévérance » (ou « Flottille du Courage (Assoumoud)», selon les traductions), un ensemble de bateaux transportant des centaines d’activistes et de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza, dans le but de mettre fin au blocus imposé par Israël. Les organisateurs de l’escadron ont parlé d’une attaque avec « des démonstrations d’intimidation » et l’utilisation de « canons à eau » contre les bateaux.

Selon les informations disponibles, les forces israéliennes ont pris le contrôle de plusieurs navires et arrêté plus d’une centaine d’activistes à bord. Le nombre exact et l’identité de toutes les personnes arrêtées restent à confirmer, mais la présence de citoyens tunisiens parmi eux a provoqué une grande émotion dans le pays.
Une mobilisation dans un mouvement mondial
La manifestation tunisienne n’est pas un cas isolé. Dès l’annonce de l’interception de l’escadron, des protestations ont éclaté dans plusieurs villes du monde. Des rassemblements de condamnation ont été signalés à Rome, Bruxelles, Barcelone, Istanbul, Berlin, Athènes et Paris, entre autres. En Italie, le plus grand syndicat du pays a même appelé à une grève générale en signe de protestation.
En Tunisie, la nouvelle a suscité une indignation immédiate. Outre la mobilisation des jeunes et de la communauté locale, des institutions importantes ont pris position. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), un acteur clé de la société tunisienne, a publiquement exprimé sa ferme condamnation de l’opération israélienne et a appelé à se mobiliser pour soutenir l’escadron et exiger la libération des personnes détenues.
Les demandes des manifestants
Sur l’avenue Bourguiba, les manifestants ont crié des slogans demandant aux autorités tunisiennes d’agir avec force pour assurer la libération et le retour en toute sécurité de leurs compatriotes. Leur principale demande est un effort diplomatique plus important pour faire pression sur Israël afin qu’il libère les activistes tunisiens.

Cette action s’inscrit dans un contexte de soutien historique et populaire en Tunisie à la cause palestinienne. Ces dernières semaines, le pays avait déjà connu des rassemblements réguliers pour dénoncer la situation à Gaza et soutenir des initiatives comme l’Escadron de la Persévérance.
Réaction internationale et démarches diplomatiques
La crise diplomatique provoquée par cet incident dépasse largement le cadre tunisien. Plusieurs gouvernements, notamment en Amérique du Sud, ont réagi avec force. La Colombie a annoncé l’expulsion des derniers diplomates israéliens présents sur son territoire en raison de ce « crime international ». Les gouvernements de Bolivie, du Venezuela et du Chili ont également condamné l’interception, la qualifiant d’acte de « piraterie » et de violation du droit international.
Alors que la situation des activistes détenus, y compris les Tunisiens, reste incertaine, la pression de la population en Tunisie et à l’étranger vise à accélérer leur libération. Les manifestants de Bourguiba, comme dans de nombreuses capitales du monde, attendent maintenant des actes concrets de leurs dirigeants pour mettre fin à cette crise humanitaire et politique.
Crédit photos : Nawat
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