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Culture

Des dizaines de journalistes tunisiens en sit-in à la Kasbah pour défendre leurs droits

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Ce jeudi 20 novembre 2015, des dizaines de journalistes et reporters tunisiens se sont rassemblés devant le siège du gouvernement, sur la place de la Kasbah. Organisée par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), cette action visait à défendre la liberté de la presse, le respect de leur métier, et à réclamer la prise en compte de plusieurs demandes urgentes, notamment l’obtention des papiers de presse et la régularisation de la situation des journalistes en situation instable.

Un mouvement à l’échelle du pays

Suite à son appel du samedi 15 novembre, le SNJT avait invité tous les professionnels des médias à participer à une « action nationale » ce jeudi 20 novembre. Le rassemblement principal a débuté à 10h30 devant le gouvernement à la Kasbah, et d’autres actions similaires étaient prévues au même moment devant les bâtiments des administrations locales.

Pour montrer l’unité de la profession, le syndicat avait également demandé aux journalistes de porter un signe distinctif rouge sur leur lieu de travail tout au long de la journée, un symbole déjà utilisé lors de mouvements sociaux importants.

Les principales revendications

L’action d’aujourd’hui s’articule autour de onze demandes importantes adressées aux responsables. Le SNJT demande en particulier :

Que la Commission indépendante pour l’attribution des cartes de presse soit enfin mise en place de manière complète, afin que les journalistes puissent faire leur travail en ayant les documents nécessaires. Ce problème administratif, souligné en 2015, semble être un souci persistant, puisqu’en 2025, près de 2000 journalistes attendaient toujours leur carte professionnelle pour la même raison.

Que la Convention collective cadre soit officiellement publiée. Ce texte est essentiel car il précise les droits et les devoirs des journalistes. La publication de ce document au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) est une demande ancienne, qui avait déjà créé des tensions importantes et suscité des promesses du gouvernement par le passé.

Que la situation précaire des journalistes dans les médias publics et privés soit résolue, et que des concours de recrutement soient organisés dans le secteur public.

Que les poursuites en justice contre les journalistes cessent, et que ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de leur travail soient libérés. Cette demande fait malheureusement écho à la situation actuelle, marquée par l’adoption du Décret-loi 54 en 2022, utilisé pour « arrêter, menacer et intimider des journalistes » selon les syndicats internationaux.

Une situation tendue

Ce mouvement de 2015 s’inscrit dans une lutte de longue date du SNJT pour renforcer les droits des journalistes et la liberté de la presse en Tunisie. Le syndicat, lié à la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a régulièrement dû discuter avec le gouvernement pour faire avancer ses demandes, parfois en suspendant des grèves après avoir obtenu des avancées significatives.

Les problèmes importants évoqués en 2015, comme les délais dans l’attribution des cartes de presse ou les pressions judiciaires, se sont malheureusement répétés au fil des années, conduisant à de nouvelles alertes de la part d’organisations internationales concernant le respect des libertés fondamentales en Tunisie.

Aujourd’hui, par leur rassemblement, les journalistes tunisiens veulent rappeler avec force leur rôle essentiel dans la société et la nécessité de préserver un environnement de travail libre et digne.


Crédit photos : SNJT

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