Politique
Président de la LTDH au Pont de Genève : « La censure de « Jeune Afrique », c’est un retour à l’ère Ben Ali »

Le numéro de septembre 2024 du mensuel Jeune Afrique a été interdit de vente en Tunisie, comme l’a annoncé le magazine dans un article signé par Marwane Ben Yahmed. Cette interdiction semble être liée à une enquête critique sur le président Kaïs Saïed, intitulée « L’hyper-président », qui présente un bilan détaillé de son mandat et de sa gouvernance. Le magazine examine la présidence de Saïed, qui se représente pour un second mandat lors de l’élection présidentielle prévue le 6 octobre, une élection jugée largement acquise en raison de l’absence de véritables opposants.
L’article souligne que cette décision de censurer Jeune Afrique rappelle les pratiques de l’ère Ben Ali, où toute publication désagréable pour le pouvoir était systématiquement bannie. Près de quatorze ans après la révolution de 2011, qui promettait de libérer la Tunisie de l’autoritarisme, cette action illustre un recul préoccupant en matière de liberté d’expression. Les médias sont muselés, les opposants emprisonnés, les institutions sont sous contrôle, et la vie politique est stagnante, mettant en lumière les échecs de la transition démocratique en Tunisie.

Bassam Tarifi, président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH), a déclaré au Pont de genève : « L’interdiction de la distribution du magazine Jeune Afrique en Tunisie intervient dans un climat d’autoritarisme, qui se manifeste par la restriction de la liberté d’opinion, d’expression et de la presse à travers la promulgation du décret n° 54, qui menace les libertés et l’emprisonnement et le harcèlement des journalistes ».
« L’interdiction constitue un précédent depuis la chute du régime de Ben Ali, une pratique qui indique que le gouvernement s’oriente vers une intensification des restrictions des libertés et un renforcement de l’autoritarisme », a ajouté Tarifi. « La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme condamne de telles pratiques qui nous ramènent à la période prérévolutionnaire et à l’époque de Ben Ali. » « C’est un retour à l’époque de Ben Ali », a-t-il ajouté.

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